Un nouveau jour se lève
Je me suis retourné dans mon grand lit ce matin, il était vide. J'ai allumé mon portable, il n'avait rien reçu. Je me suis habillé, mes habits étaient bien seuls dans l'armoire. J'ai voulu jouer du piano, personne ne m'a dit d'arrêter, mais j'ai arrêté quand même. Je me suis assis. J'ai écrit quelques mots mais à quoi bon? Je suis seul désormais et je ne sais pas quoi en penser. Elle m'a écrit ce matin: "Dis si tu revenais peut-être dans une semaine, un mois, un an..." Je m'en veux de lui avoir fait si mal. Je me suis détesté quelques instants. Je n'aurai sans doute pas dû dire tout ce que j'ai dit. "Je ne t'aime plus". Horrible. Sensation d'abandon de soi-même. Et pourtant il le fallait, je le sais. C'était écrit...
Le soleil ne brillait plus depuis longtemps, la porte de la voiture s'est ouverte. Elle avait envie de vomir. Envie de vomir ce coeur qui lui faisait si mal. Je l'ai regardé une fois encore. Je le sais bien c'est la dernière fois que je l'ai regardé vraiment. J'ai pris mon temps. Je lui ai dit que notre route s'arrêtait là. Désormais, il faudrait la vivre chacun de son côté.Ces phrases qu'on entend toujours en se disant que ce ne sont que des mots quand on ne les entend pas pour soi. J'ai eu mal de les dire. Elle est partie, elle a couru loin loin et il a fallu du temps pour que je la ratrappe. Peur qu'elle commette l'irréparable. Je ne voulais pas que son souvenir se gâche d'une telle soufrance. Mais je n'ai pas su trouver les mots pour lui dire aurevoir. Elle ne me regardait plus quand je l'ai retrouvé. Elle pleurait alongé sous un arbre, le manteau sur la tête. Elle ne pleurait pas vraiment, elle n'hurlait pas non plus. C'était un peu des deux, ça vous glace.
Des amis sont venus. De ceux qui sont là même quand on pleure à 1h00 du matin. Ils sont allés la chercher. Moi je n'avais plus la force. Je me sentais épuisé, nerveux. Mes yeux brûlaient sous l'effet de ces fichus larmes qui ne venaient pas. Je n'entendais plus rien autour. Les cris semblaient avoir cesser. Au loin, j'entendais des voix inaudibles. Je n'écoutais plus.
J'ai revu tous nos souvenirs, tous nos sourires. Les voyages, le ski, la plage, la vendée, Brighton, le mont saint michel et Venise...ah! Venise! J'ai repensé à tous ces moments inoubliables, le bras cassé en luge, les coups de soleil à Deauville, les fourires...J'ai souri
Soudain j'ai entendu ses larmes qui s'approchaient. Ils la ramenaient. La trainant par le bras pour la soutenir, de peur qu'elle tombe. Elle est passée à côté de moi. Je ne l'ai pas regardé. Elle est sortie des griffes de ses geoliers-soutiens qui l'accompagnaient. Je ne l'ai pas vu venir. Elle m'a pris dans ses bras. Ele m'a serré fort...
Et puis l'étreinte s'est relachée. Elle avait beau m'aggriper, ses mains s'éloignaient de moi et moi je les repoussaient un peu plus, "aidé" par ses bourreaux. Elle s'est éloignée un peu... je me suis retourné et j'ai pleuré... C'était des larmes qui attendaient depuis si longtemps. Depuis cet accident qui nous avait fait plus de peur que de mal en mars dernier. J'ai pleuré pendant une éternité...
C'est fini